VsGreg from Violent Solutions
Il y a des albums que l'on désespère de voir sortir, tant on se doute que le résultat va être hors catégorie. "On the wings of Phoenix" fait partie de ces albums-là. Cela fait 5 ans que le successeur de "Crisis" se fait attendre. Après 3 années de travail de compositions et d'enregistrements, Symbyosis nous donnait l'eau à la bouche en dévoilant plusieurs mp3s sur son site officiel. Il a pourtant fallu attendre 2 ans de plus, la mise en place d'une souscription et une mobilisation bien faible pour voir enfin ce disque sortir en autoproduction dans le format souhaité par le groupe (un double cd contenant un livret de 40 pages). En décembre 2005, l’attente prend fin et Symbyosis offre un magnifique cadeau de Noël à ses fans.

"On the wings of Phoenix" ne déçoit pas, Symbyosis s'employant toujours avec rigueur à faire cohabiter mélodie et violence de façon harmonique et inspirée. La patte caractéristique du groupe est immédiatement reconnaissable, le son et la couleur musicale font référence à la démo "Life is a phoenix" dans une version dégageant plus de maturité. Les riffs successifs dressent une tour protectrice de laquelle s'échappent des parties atmosphériques éthérées alors que l'édifice rythmique subit des assauts répétés à coup de soli fluides et rayonnants. "On the wings on Phoenix" présente une large palette d'émotions, évoluant entre le bien et le mal, atteignant le divin par instants.

Franck Kobolt ne s'est pas posé de limites sur cette œuvre ambitieuse, franchissant les barrières entre les styles et puisant dans son inspiration sans se restreindre. On passe de parties agressives catchy et efficaces, à des moments d'introspection calmes et purs sans subir de ruptures, l’auditeur étant transporté par une continuité délicieuse, porté par des lignes de guitares leads éblouissantes.

Si le point faible de Symbyosis a toujours été la voix sèche et monotone de Corrosive Bob, il se trouve aujourd’hui accompagné de parties en chant féminin, de chœurs travaillés et parfaitement intégrés. Corrosive Bob se trouve par ailleurs soutenu par d’autres voix masculines ayant souvent subit quelques déformations synthétiques.

Le CD bonus qui accompagne "On the wings of phœnix" est présenté par Symbyosis comme un cadeau pour les fans. On découvre tout d'abord la trilogie "Crusades" qui montre tout ce que Symbyosis est capable de faire en 3 titres passant du thrash accrocheur au métal plus orchestral marqués par des solos somptueux.
Font suite 2 nouveaux titres (dont l'original "Dreamchild" au chant féminin angélique), des reprises d’Iron Maiden (et le difficile "The loneliness of the long distance runner"), Slayer ("Read Between the lies"), Nuclear Assault ("Trail of tears") et Pestilence ("Twisted truth"), puis un hommage à Napalm Death nommé "When napalm fit to skin". Ce second CD se conclut par deux titres de "Crisis" réenregistrés en 2004 ("Quest Of The Dolphin" et "Little Princess").

S'il était déjà difficile de cataloguer Symbyosis avant la sortie de cet album, c'est aujourd'hui devenu mission impossible tant les éléments de métal progressif, de death, de métal symphonique et de thrash se mélangent au cours de ces 2 heures de musique.
J'avoue qu'il est impossible d'avoir fait le tour de ce disque en quelques ecoutes. A l'heure où j'ecris ces quelques lignes, je suis loin d'avoir saisi toutes les subtilités de ce double cd. Pourtant, il y a une chose dont je suis persuadé : "On the wings of Phoenix" est une œuvre à part à la richesse immense, un extra-terrestre dans notre scène métal.